mercredi 8 octobre 2008

Le quai...

Il y a peu, je réécoutais cette chanson de Brel..


Moi qui toutes les nuits
Agenouillé pour rien
Arpégeais mon chagrin
Au pied du trop grand lit
Je voulais prendre un train
Que je n'ai jamais pris

Je ne les ai pas pris les trains de mon enfance. Pourtant combien j'en ai arpenté de quais, décidée, sûre, prête...du moins je le pensais. Parfois humer l'air d'un départ suffit à sonner l'heure du retour...
Et puis, ces promesses de gosse, on les oublie. On les muselle pour grandir. Quel infanticide ne fait on pas pour devenir grand...

Jusqu'au jour où l'on croise son reflet dans la glace, reflet lisse, sans une vague... avec pour écho l'envie de reprendre ces trains, LE train.
Alors j'ai crée mon quai. Beaucoup de visages, beaucoup de mots...Deux trains sont passés. Les deux sont partis...je reste sur le quai. Problème d'aiguillage, de timing... peu importe. J'étais là moi. Les problèmes techniques ne me regardent pas...Les mécanos de la loco ne sont même pas des salauds, ni des salopes. Non des humains. Des humains même pas mauvais.

Ça remonte à loin ces problèmes d'aiguillage... A peine quelques heures après mon premier cri. La mairie. Un seul nom, une seule signature... Tiens, un train parti sans moi encore. Ce mécano là je ne lui en veux pas non plus. Je suis un "dommage collatéral", bien heureuse d'être cet accident là.

Si ce ne sont pas les trains qui déraillent, c'est sans doute moi qui suis "intransportable"...?Je ne voyage peut être pas assez léger...Ils sont encombrants mes bagages? Je suis encombrante.

"Je suis comme je suis"..et ça vaut bien quelques gifles. Giflée par des mains que l'on a envie de serrer...

2 commentaires:

Aurélie a dit…

Seul(e) un(e) enfant peut avoir autant d'indulgence, c'est peut être que vous avez par bonheur échappé à l'infanticide ...

Anonyme a dit…

Un enfant est candidement egoiste, mon enfance futé aimée et aimante