dimanche 26 octobre 2008

Sur le plaisir...

Je m'aperçois que ce pan de ma personnalité n'a encore jamais été soulevé ici même : le Plaisir, sa recherche.

En effet, à aucun moment du voyage il n'a été but, excuse, moyen, etc. Je ne pense pas pour autant être exempte de cette sensibilité, de cette hypertrophie des sens… J'aime le plaisir, j'aime le voir naître, le donner, le recevoir…bref, je suis aussi un corps, un embriquement de terminaisons nerveuses, un enchaînement d'hormones, le tout surmonté d'un cerveau qui me fait jouir des signes avant même leurs mises en œuvre…
Je suis sexuellement et sensuellement viable donc.

Alors pourquoi ce silence ici ? pourquoi cette absence ?Inconsciemment, je pressens que le propos serait hors sujet. En tout cas à cet instant du voyage. Ce serait un dérivatif, une porte de sortie même. Une fuite, oui. Jouir. C'est-à-dire reprendre possession de l'émotion, lui donner corps, lui donner un média défini… en clair, la condamner à une sorte de définition. Je ne dis pas que cela n'est pas tentant parfois. Ne serait ce que par fatigue: fatigue de faire taire le corps, fatigue des monologues… Mais je n'ai pas envie de cette facilité là.

Et puis, le plaisir m'a toujours été un élément extérieur. J'en ai joui certes, j'en ai aimé le partage, j'en ai usé, j'en ai tiré pouvoir, je m'y suis cachée… mais à aucun moment je ne m'y suis abandonnée. A aucun moment il n'a été un chemin en soi, plus souvent un placebo incapable d'étancher la soif, un cri aphone vers l'autre, au pire un ennui déguisé. Le corps a été rompu oui, les sens ont également déclaré forfait mais l'esprit, la conscience, toujours, se sont tenus à distance, à peine échauffés.Je ne me suis jamais donnée dans un orgasme, je n'ai jamais dit je t'aime dans un cri, je n'ai jamais été moi à l'horizontal.

Est-ce une erreur de ma part? Est-ce un apprentissage raté ? Est-ce une dichotomie louche?...En tous les cas, c'est une conversation jusqu'à ce jour manquée. Il faut avant tout trouver Celle parlant mon langage...
Illustration Jean François Lefranc

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonsoir Cécile...c'est avec un plaisir non dissimulé que j'ai parcouru votre antre... voici donc un heureux hasard qui m'a menée jusqu'à vous...